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UNIVERS ÉTRANGES de Marc BRUCKER : Extrait de la nouvelle "S.E.C.T.E."


EXTRAIT : UNIVERS ÉTRANGES

Au vingt-troisième étage du 26 Fédéral Plaza à New York, l’agent spécial du FBI, Wesley Townsend, spécialiste des affaires non classées, étudiait avec attention les derniers éléments concernant les disparitions mystérieuses qui n’épargnaient désormais aucun pays sur la planète.

Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, le grand barbu aux cheveux longs et aux yeux d’un bleu océan qui faisaient craquer la gent féminine, dirigeait une équipe renforcée, spécifiquement consacrée à l’apparition de ces phénomènes inexpliqués. Du fait de sa longue expérience et de ses nombreuses affaires élucidées, Wesley était l’homme tout désigné pour endosser ce rôle [1].

Habitué à travailler seul, il s’était rapidement adapté à cette nouvelle situation et gérait avec maestria l’équipe d’une vingtaine de personnes mise à sa disposition pour la circonstance. La plupart de ses équipiers étaient éparpillés en différents points du globe, là où les bizarreries se déclenchaient, à la recherche du moindre indice. Les comptes rendus de situation et les photos prises sur place circulaient en temps réel sur Internet et étaient immédiatement étudiés par les collaborateurs restés à New York.

Les catastrophes prirent une ampleur toute particulière aux États-Unis d’Amérique, dès lors qu’ils furent touchés sur leur propre territoire, et ce, d’une manière hautement symbolique. L’évanouissement de la statue de la liberté, en plein milieu de la nuit, engendra de monstrueuses manifestations dans les artères de toutes les grandes villes américaines.

Quelques jours plus tard, c’est un Boeing de la compagnie American Airlines qui s’évapora comme par magie.

L’avion était à l’arrêt sur le tarmac d’Oakland en Californie, depuis plus de trente minutes, avant que cela ne se produise. L’avitailleur chargé de la maintenance était en train de remplir de kérosène les réservoirs de l’avion, lorsque celui-ci se volatilisa brusquement. Le pauvre homme, sous le choc, resta longuement bouche bée, pétrifié dans sa position initiale à côté du camion-citerne. La pompe électrique qu’il tenait entre les mains continua de déverser sur la piste des dizaines de litres de carburant avant qu’il ne réagisse et ne coupe les valves de remplissage.

La coupe déborda pour les américains, lorsqu’un beau matin les journaux télévisés présentèrent des images tout à fait incroyables. Les célèbres chutes du Niagara, à la frontière entre le Canada et les États-Unis, avaient été amputées d’une partie de leurs cascades. Le morceau emporté, en plein milieu des chutes, avait été remplacé par une sorte de façade translucide qui respectait fidèlement le relief du paysage habituel.

Ces affronts ne pouvaient pas rester impunis et la population estima qu’une contre-attaque vigoureuse de la part de la première puissance militaire mondiale s’avérait nécessaire.

Oui, certes, mais, de quel ordre ? Et surtout, contre qui ? Les agresseurs restaient invisibles, opéraient de manière anonyme, et… totalement irréelle !

[1] Lire « Le secret d’Amy-Lee » et « L’événement ». Édités chez Livr’S Editions

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